Des pédagogies actives

« Chaque année 40 % des enfants sortent du primaire avec des acquis fragiles ou insuffisants qui les empêcheront de poursuivre une scolarité normale dans le secondaire. »
Rapport 2012 du Haut conseil de l’éducation

40%
QUARANTE POUR CENT!

Ce que dit la recherche est clair, un enfant apprend par l’activité, alors qu’attendons-nous ?

De nombreux pédagogues défendent ce point de vue :

« Les capacités d’apprentissage de nos enfants sont très surprenantes, mais nous les avons largement sous-estimées. Leur cerveau est conçu pour le complexe, le réel, le dynamique. Si nos enfants échouent à l’école, ce n’est peut-être pas parce que les tâches que nous leur proposons sont trop difficiles, mais parce qu’elles ne sont pas à la hauteur de leurs grandes capacités. »

« Les activités que nous leur offrons ne font pas sens pour eux, ils se démotivent, s’ennuient, échouent, perdent confiance en eux et se désintéressent de l’école. »

« A mon sens, pour apprendre, l’enfant doit pouvoir vivre des expériences réelles, complexes, vivantes, dynamiques et enthousiasmantes. »
Céline Alvarez

Mais cette pensée, renforcée aujourd’hui par les sciences cognitives, n’est pas nouvelle.

Il y a déjà plus d’un siècle, le Dr Maria Montessori (1870-1952) le résumait ainsi avec sa phrase désormais devenue célèbre « Aide-moi à faire seul ».
Elle-même était éclairée par les travaux du Dr Jean Itard (1774-1838) et son disciple le pédagogue Français Edouard Seguin (1812-1880).
Célestin Freinet (1896-1966) disait quant à lui « La vie se prépare par la vie », inspiré lui-même par le psychologue et philosophe américain, John Dewey (1859-1952) qui pensait aussi que l’enfant apprend en agissant, ce qu’il exprimait par le Hands-on learning.

Ainsi l’enfant doit être responsable de ses activités car seul l’intéresse le « travail » qu’il a choisi, et il devra apprendre à le mener à bien.

L’enfant est à la fois un être d’action, un être social et un être d’exploration.

D’où l’importance d’offrir aux enfants des espaces proposant aux élèves de multiples possibilités d’exploration et de découvertes, leur permettant de bouger, de produire un effort physique ou au contraire de se reposer, de se consacrer à un travail personnel, de communiquer ou de s’isoler ou enfin de se regrouper avec toute la classe.

A l’école Tzama, l’enfant pourra choisir parmi un éventail adapté et s’engager à mener son projet à terme. Il apprendra à contrôler ses émotions et la persévérance.
Il saura où se trouve le matériel nécessaire, apprendra à l’utiliser mais aussi à le ranger.
Il sera ainsi accompagné vers l’acquisition de son autonomie.

Ce type de pédagogie est ainsi nommée « pédagogie active » :

Des pédagogues comme le Dr Montessori et Freinet ont défendu cette pédagogie par opposition à celle de la transmission. Comment ? En axant leurs méthodes sur le sensoriel et la découverte, afin que l’enfant apprenne par lui-même en fonction de ses aspirations et de ses préférences.
C’est ce que Freinet nommera la mise en place du tâtonnement expérimental.

Confronté à une difficulté, une situation lui posant problème, l’enfant émettra une hypothèse et devra pouvoir mener à bien l’action qui lui permettra de faire aboutir son projet.

Le PROJET favorise l’accession à l’autonomie et à la responsabilisation.
Il peut être individuel mais surtout collectif. Ainsi la classe devient coopérative.
Sa dynamique émane du va-et-vient permanent entre les tâtonnements individuels et leur appropriation par le groupe.
C’est pourquoi l’organisation du temps alterne entre moments de travail individualisé / ateliers en petits groupes (favorisant la socialisation) / des séquences en travail collectif (favorisant l’expression orale, l’apprentissage de la citoyenneté).

Les missions essentielles de l’équipe enseignante sont :

  • d’être l’organisateur de départ : prévoir les ateliers possibles, souhaitables selon l’évolution des enfants et du groupe; aider et soutenir les projets ; prévoir l’aménagement matériel de la classe ; faire émerger, formuler, respecter les règles de vie et de fonctionnement au fur et à mesure des besoins
  • d’être le recours, l’aide permanents : encourager, respecter, favoriser les initiatives, aider à la formulation des objectifs. Ce rôle est délicat : tout faire pour favoriser l’aboutissement des projets… tout en s’effaçant le plus possible.
  • de toujours susciter l’enthousiasme des enfants

L’enfant n’agira pas pour apprendre mais il apprendra en agissant.
Dès lors aidons-le à rester auteur de son apprentissage et offrons-lui un environnement de classe plus respectueux des mécanismes naturels d’apprentissage et d’épanouissement !